À propos

Commencer par butiner dans les armoires des grands-mères, récolter quelques modestes trésors et cueillir beaucoup de babioles dans les boites à couture. Mélanger le tout avec des doigts de fées, un brin d’imagination poétique et un soupçon d’insolite. Rajouter beaucoup de complicité. Mixer tout ce bric-à-brac, pour obtenir l’univers de Marion & Sylvie Breton.

Sylvie naît à Paris en 1949. Elle grandit entre le fournil de la boulangerie familiale et les réunions couture-tricot qui rassemblent les femmes de la maison. Plus attirée par la tapisserie que par la pâtisserie, un stage de tissage complète son bac 68. En 1971, sa rencontre avec Alain Breton, ethnologue et futur mari, lui ouvre le monde textile Maya de l’Amérique Centrale.

Elle va s’employer dès lors à “tisser des liens”, par son métier de rééducatrice pour les enfants en difficulté, par l’artisanat puis la création textile;  et par de régulières  “navettes” entre l’ancien et le nouveau monde.

“De fille en aiguille”, Marion Breton voit le jour dans cette ambiance créative. L’avenir, où elle va inscrire son parcours original, se joue parfois sur un coup de dé à coudre. L'école Dupérré, l'institut français de la mode et un paquet d'années chez Dior assoient le hasard.

En 2003, c’est tout naturellement entre-deux, dans l'expression textile, que la mère et la fille se retrouvent pour créer une association “Jours, semis et entre-deux”, puis en 2006 "l'atelier ID Textile".

Les brins de laine, les boutons, les plumes... ont connu une première existence, dans la lumière trop brève d’une époque, d’une mode, puis sont restés dans l’obscurité des boîtes à couture, des tiroirs, des coffres de nos grand-mères. Elles leur offrent aujourd’hui une deuxième vie.

Ne cherchez pas de stratégie ni de théorie, les lois de cet univers étrange et poétique sont simples.

Les genres se mêlent, les techniques traditionnelles sont chahutées.

Transfiguré, chaque pièce se souvient pourtant de la vie antérieure de ses éléments et l’exprime à sa manière.

Il faut beaucoup de complicité et d’humour pour ce remue-méninges, parce qu’il faut chercher, fouiller, récolter, et puis mélanger, inventer, laisser faire la sensibilité et l’émotion: “s’emparer avec bonheur des choses”, dans la tradition textile.

Mais pas de confrontation sans plaisir...

 

Alain Benito